L’interdiction de Huawei d’utiliser les technologies américaines dure depuis mai dernier et des questions commencent à se poser alors que le géant chinois des technologies de l'information et de la communication se concentre sur son propre système d’exploitation mobile. Huawei devrait-il abandonner Android ou continuer à l’utiliser une fois l’interdiction levée ? Huawei affirme qu'il est toujours possible d'utiliser les services de Google après qu'on lui ait interdit de les inclure sur les appareils l'année dernière, malgré les commentaires contraires d’un cadre de Huawei.
En effet, selon un rapport du blog Android Authority qui cite le site Web allemand WinFuture, Fred Wangfei, un représentant de Huawei pour l'Autriche a déclaré, lors d’une conférence de presse à Vienne, que la société n'utilisera pas de versions sous licence d'Android avec le support des applications Google – le Play Store, Gmail, Google Maps et autres applications créées par Google – même si les États-Unis lèvent l'interdiction qui a forcé Huawei à proposer ses propres alternatives. Au lieu de cela, les ambitions de Huawei pour Android seraient concentrées sur sa propre version, Harmony OS.
Après la signature en mai par le président américain d’un décret empêchant des entreprises de télécommunications chinoises de vendre du matériel aux États-Unis et l’inscription de Huawei sur la liste noire américaine, Google a mis une pause à sa collaboration avec l’entreprise, mettant fin à l’utilisation de PlayStore, Gmail et tout autre produit Google pour les futurs smartphones Android du constructeur chinois. La déclaration de Wangfei signifierait que le problème actuel de Huawei, à savoir que ses smartphones n'ont pas accès à toutes les applications Google, se poursuivrait indéfiniment.
Cependant, une déclaration ultérieure de la société a semblé rejeter les affirmations du représentant des relations publiques de la société. Bien que Huawei n'ait pas vraiment confirmé ou nié les choses, la société a fortement laissé entendre qu'elle serait heureuse de proposer la version officielle d'Android – avec les applications Google – sur ses prochains téléphones si le gouvernement américain venait à le lui autoriser. Selon Android Authority, un porte-parole de Huawei a déclaré ce qui suit :
« Un écosystème Android ouvert est toujours notre premier choix, y compris le GMS (Google Mobile Services), – c'est ce qui nous a permis de devenir le numéro deux mondial pour les livraisons de smartphones –, mais si nous ne sommes pas en mesure de continuer à l'utiliser, nous avons la possibilité de développer le nôtre », a-t-il dit au blog. Roland Quandt et Andreas Proschofsky ont publié des tweets concernant la déclaration de Wangfei et la marche arrière de la société :
La société est toujours en mesure d'utiliser le système d'exploitation de base d’Android, mais elle ne peut tout simplement pas ajouter aucun des services de Google. Pour son Mate 30 Pro et d'autres produits à venir, Huawei a construit sa propre version d'importantes API qui font partie des services mobiles de Google que l'on trouve sur la grande majorité des téléphones Android. Mais même si Huawei peut faire et reproduire des fonctionnalités, l'interdiction rend toujours ses appareils moins attrayants pour les clients occidentaux, qui comptent sur Gmail, Google Agenda et d'autres produits de base.
Il est peut-être temps pour une société comme Huawei d’apporter une alternative viable à Android et iOS
Selon Android Authority, malgré les difficultés sans les services mobiles de Google, Huawei devrait peut-être s'en tenir à la déclaration initiale, et mettre tout en œuvre pour apporter une alternative viable à Android et iOS. En effet, selon le blog, s'il existe aujourd'hui une entreprise qui dispose des ressources financières et du talent brut nécessaires pour proposer un troisième choix viable de systèmes d'exploitation pour smartphones, c'est bien Huawei.
Le blog justifie cela, entre autres, par le fait qu’avant l'interdiction de Huawei en mai dernier, Huawei était en passe de devenir le plus grand fabricant de smartphones de la planète. Et aujourd'hui encore, l'interdiction de Huawei entravant toujours sa croissance, la société a pu dépasser officiellement Apple en 2019 pour devenir le deuxième plus grand équipementier au monde, juste derrière Samsung. Selon les rapports de Strategy Analytics, Counterpoint Research et Canalys, au cours de l'année dernière, le fabricant chinois aurait livré environ 240 millions de téléphones, contre un peu moins de 200 millions pour Apple.
Selon le blog, Huawei Mate 30 Pro qui n'est pas livré avec des applications Google – parce que lancé après l'entrée en vigueur de l'interdiction de Huawei – a été, malgré ce handicap, expédié à hauteur de 12 millions d'unités. À l'heure actuelle, l’appareil est à peine disponible en dehors de la Chine, pays d'origine de la société, mais Huawei a pu expérimenter confortablement son propre système d'exploitation sans trop se soucier de ses résultats.
Cependant, d’après le blog, ceci représente un défi important et un investissement à long terme et il y aurait inévitablement des pertes à court terme alors que la société tente de trouver ses marques et de développer Harmony OS pour avoir sa propre identité. Toutefois, cela empêcherait ce que la société a vécu en 2019 avec l’interdiction des Etats-Unis, tout en favorisant les ambitions de la société en tant que fabricant de smartphones mais aussi en tant que créateur de technologie, a estimé Android Autority.
Créer un nouveau système d'exploitation et concurrencer Android et iOS ne sera pas chose facile
Au fil des ans, de nombreux systèmes d’exploitation mobiles concurrents ont essayé de briser le duopole, sans y parvenir. Selon un rapport publié par le blog la semaine dernière, de nombreux systèmes exploitation mobiles alternatifs, y compris BlackBerry 10 et Firefox OS, ont tenté, mais n'ont finalement pas pu détrôner Android et iOS au cours des 10 dernières années. Selon le rapport, certaines de ces offres ont ouvert la voie à Android, inspirant certaines des futures fonctionnalités et le langage de conception de la plateforme, et d'autres sont venus un peu trop tard et ont trouvé le défi d'établir une plateforme mobile compétitive trop difficile.
Au-delà de ce défi, Huawei aurait de grandes difficultés à attirer une large proportion d’utilisateurs sur Harmony OS à cause de l'interdiction américaine contre la société. En effet, le gouvernement des États-Unis accuse Huawei d’espionnage, vol de propriété intellectuelle, fraude et même violation de traités internationaux. Les pays alliés ont même été sensibilisés à bannir Huawei. Cependant, le géant chinois est en train de travailler à l'assainissement de son image. Il a consacré jusqu'à présent des milliards de dollars à l'amélioration de sa cybersécurité, selon le blog, et d'autres pays alliés des Etats-Unis sont prêts à lui accorder le bénéfice du doute, y compris le Royaume-Uni qui a autorisé la société à participer à leur déploiement de la 5G, sous certaines conditions.
Selon le blog, l'industrie des smartphones a peut-être besoin d'un remaniement, et Huawei qui va devoir faire face à une situation difficile, de toute façon, devrait profiter de l’occasion pour introduire un changement dans l’industrie. Un troisième système d'exploitation majeur serait peut-être ce dont les OEM ont besoin pour introduire à nouveau sur le marché de l’innovation. Huawei pourrait-il conduire ce changement ? Qu’en pensez-vous ?
Source : Android Authority
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Est-il temps d'avoir un troisième choix de système d'exploitation dans l'industrie des smartphones ?
Les efforts actuels de Huawei pourraient conduire à ce troisième système d’exploitation mobile majeur ?
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Le , par Stan Adkens
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